Du 29 au 31 mai 2003
|
|
Tout juste huit heures, ce jeudi 29 mai. Tout le monde est à l’heure pour le départ ; la presse, Gérard Raby, maire de Segonzac, les deux voitures qui transportent nos bagages et nous-mêmes déjà juchés sur nos montures. Nous sommes dix cette année : Serge, notre doyen (76 ans au compteur et 6 000 km sur le vélo depuis début janvier), Franck, notre président, Thierry le jeune président du comité de jumelage de Gensac, Anne-Marie à peine 30 ans notre benjamine, Bernard Christian, Claude François, Jean-Louis et René.
Beau temps, bonne humeur, fraîcheur physique, c’est avec un grand R.A.S. que nous arrivons à notre premier arrêt, Gurat et son insolite église monolithe qui assurément vaut le détour. Les choses se compliquent un peu à partir de Verteillac. Les premières collines de la Dordogne s’offrent à nos mollets avides de sensations et nous sommes servis : elles s’enchaînent avec régularité grignotant peu à peu nos forces. Aussi lorsque vers treize heures se profile le donjon octogonal de 35 mètres de haut (unique en Europe) de la forteresse médiévale de Bourdeilles, c’est avec un certain appétit que nous nous arrêtons déjeuner.
Cet après-midi va laisser des traces car pendant que nous nous restaurons, la température a franchi le seuil des 30°… Jusqu’à Saint Pierre de Côle, nous longeons les vallées de la Dronne puis de la Côle et nous traversons même Brantôme au ralenti tant il y a de visiteurs venus contempler les nombreux bâtiments de la célèbre cité fondée par Charlemagne. Soudain, notre itinéraire s’élance à l’assaut des coteaux de Négrondes, Coulaures, Tourtoirac… Les routes sont petites, agréables, comme faites pour les vélos. Mais avec la canicule et les kilomètres qui s’additionnent (175 en fin de journée), le bitume devient chemin de croix pour quelques-uns d’entre nous. L’eau, denrée précieuse en ces conditions, vient à manquer. Aussi nous nous arrêtons à une maison pour remplir nos bidons. Un brave monsieur nous en propose directement tiré du puits (en fait une réserve). Franck demande si elle est potable : « bien sûr, nous on en boit tous les jours ! ». Tout le monde étanche sa soif sauf Anne-Marie qui après avoir discrètement jeté l’eau de son premier bidon pour cause de présence de fourmis range poliment le deuxième . En haut de la côte suivante, avant d’avaler une nécessaire gorgée de liquide salvateur, elle inspecte le contenu de son bidon et Oh ! stupeur : elle y découvre des têtards. Effet garanti sur ceux qui ont déjà bu…
Ce n’est qu’après 20 heures que nous atteignons Segonzac en Corrèze où nous attend Mr Chastaing maire et son conseil municipal. Vin d’honneur, repas offert par la municipalité et surtout gentillesse de l’accueil des Segonzacois nous font vite oubliés nos crampes, notre fatigue. A notre tour, nous leur offrons, comme nous ferons pour Segonzac en Dordogne, une médaille de Segonzac en Charente ainsi qu’une dégustation de cognac schweppes. Heureux souvenir de cette charmante commune de 240 habitants nichée à un jet de pierres de la Dordogne presque entièrement tournée vers la production de veau sous la mère et qui défend avec acharnement sa qualité de vie.
Le deuxième jour promet d’être plus calme. Seulement 100 km au programme. D’ailleurs la matinée nous conduit sans encombre à Périgueux où nous faisons halte pour admirer la cathédrale Saint Front, la vieille ville devenue piétonne et …. Déjeuner.
L’après-midi, aussi torride que la veille, suite à une petite erreur d’aiguillage, certains rient (route moins fréquentée et ombragée), d’autres grincent un peu (deux belles côtes au menu !). Mais tout le monde semble apprécier la disponibilité des deux jeunes élus de Segonzac (en Dordogne) : visite à pied enthousiaste du petit village où nous remarquons les importants efforts entrepris afin de rendre attractive et plus facile la vie en milieu rural. Nos hôtes nous conduisent après le « traditionnel » vin d’honneur au centre « Beau Clair » de Douchapt où un deuxième vin d’honneur nous est offert. Si vous passez en vacances par là, assurément une adresse à retenir.
En ce début de troisième jour, nous retrouvons la vallée de la Dronne jusqu’à Ribérac puis Aubeterre. Une pause dans ce village qualifié de « beaux villages de France » nous permet d’aller voir la splendide église monolithe, la plus grande de France. Il suffit de déambuler dans le triforium pour être saisi par la magie du lieu… mais vite retour au vélo quelques bosses nous attendent avant le restaurant de Chalais. Peu à peu dans l’après-midi, les vignes réapparaissent. Les paysages se font plus familiers à nos regards. Allez, un dernier effort avec la côte de Malaville et nous voici de retour à Segonzac où vivent des Segonzacais et non des Segonzacois comme en Corrèze et en Dordogne mais l’important est ailleurs, n’est-ce pas ?
François Fléchier
|
cliquer sur les images pour les agrandir
Les coupures de presse sont aussi disponibles ici : Sud
Ouest du 6 juin 2003
|